| | La typographie du dialogue | |
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+7Ambroisie Meanne77 Troll des Bois mimimuffins Lenamei Aoi admin Roshieru 11 participants | |
Auteur | Message |
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Roshieru
| Sujet: Re: La typographie du dialogue 8/1/2010, 18:28 | |
| Il existe un ouvrage sur la typographie, fait par l'imprimerie nationale ou quelque chose comme ça, mais je crois qu'il ne prend pas en compte tous les cas (trop variés) et que certains points sont datés. Mais bon, c'est comme pour la grammaire et l'orthographe. Il n'existe pas d'ouvrages parfaits. Le Grevisse (la référence) ne tombera pas toujours d'accord avec d'autres ouvrages tout aussi documentés, parce que la langue évolue et que les écrivains eux-même prennent des libertés, soit par ignorance réelle, soit parce qu'ils estiment réellement les règles idiotes.
Normalement, on devrait par exemple écrire "sens dessus dessous" (en fait, "c'en dessus dessous", originellement au moyen-âge) mais vers le 19ème, des écrivains on commencé à écrire "sans dessus dessous" et un livre de Verne a eu pour titre "sans dessus dessous". Certains aujourd'hui pensent toujours qu'ils ont tort sur cette écriture et qu'elle est fausse, de mon côté je me dis que, puisque c'est largement usité et accepté, les deux écritures sont correctes. Bon, après, ce n'est pas une raison pour écrire "comme même" au lieu de "quand même".
L'autre fois, je cherche le mot "gravissime" vu dans un manuscrit que je corrigeais. Certains dictionnaires le réfèrent, d'autres non, alors doit-on le laisser, le remplacer par "fort grave", "très grave" ?
Bref, tout ça pour te dire qu'il y a malheureusement des cas où tu ne trouveras pas réponse satisfaisante, que ce soit pour la typographie et le français. Dans le cas des "pensées", le plus simple reste de faire lire un extrait - si tu ne veux pas qu'un proche lise du yaoi - ou l'ensemble du texte à quelqu'un, afin de voir s'il comprend. S'il comprend, c'est que ta façon de faire est la bonne, quoi qu'un obscur spécialiste puisse prétendre. | |
| | | mimimuffins Admin
| Sujet: Re: La typographie du dialogue 8/1/2010, 23:22 | |
| Pour info. Je possède le lexique des règles typographiques en usage à l'imprimerie nationale que cite Roshieru et ils ne disent rien sur les pensées. Donc pas besoin de l'acheter pour cette seule question ;p | |
| | | Roshieru
| Sujet: Re: La typographie du dialogue 16/1/2010, 22:00 | |
| Histoire de rapporter de l'eau au boudin, chez J'ai Lu, dans Spectres de Koontz, les pensées des personnages sont entre guillemets et les dialogues signalés par le seul cadratin, afin d'éviter toute confusion. Les guillemets se ferment après la virgule de l'incise.
C'est une ancienne édition de 86 ou 91, je ne sais pas trop. | |
| | | Supersab
| Sujet: Re: La typographie du dialogue 23/3/2010, 13:45 | |
| Pour les dialogues, j'ai un soucis avec les incises, j'ai tendance à ne pas en mettre. Je vous ai mis un passage d'une de mes fics comme exemple. - Spoiler:
La nature humaine étant ce qu’elle était, un cadavre l’attendait surement déjà quelque part dans son secteur. Il en avait vu des corps, des jeunes, des vieux, des enfants aussi. Il ne s’y faisait toujours pas, les images et les odeurs restaient gravées dans sa mémoire. La mort avait un parfum tenace, indéfinissable et inoubliable. Dans un sens, il préférait ça. Il s’était juré d’arrêter ce métier de dingue lorsqu’il serait blasé même de l’horreur.
— « Bip ! Et merde ! — Qu’est-ce t’as encore fait, Flack ? — J’en sais rien, ce con d’ordi foire. Bug de l'an 2000 surement. — Très drôle, ça aurait pu marcher sauf qu’on est en 2010. — Faut que je recommence tout, j’en ai marre. — Fais voir. »
Ripley, copain de promo, nettement plus calé en informatique, parvint à récupérer le texte effacé par inadvertance. C’est pas compliqué pourtant.
— « Je déteste ces fichues machines. — Elles te les rendent bien, on dirait. — Sans commentaire. Tu es là pour quoi, au juste ? — Décidément, on ne peut rien te cacher. — C’est surtout que t’as la tête d'un mec dans la mouise, qu’est-ce qui se passe ? — C’est l’hôpital qui se fout de la charité. — Je l'ai mérité celle-là, t'inquiète pas pour moi. Alors, c’est Shannon ? Y’a un problème ? » Son habileté à détourner les conversations était légendaire.
Pas dupe de la manœuvre, l’inspecteur respecta ce silence. Ils fonctionnaient comme ça depuis qu’ils se connaissaient, confiance et soutien sans s’imposer. — « Non, tu devrais la voir, la grossesse la rend encore plus belle. — Je te crois sur parole, c’est pour bientôt, non ? — Normalement c’est pour dans 15 jours, mais j'ai peur de rater la naissance de mon fils. — Comment ça ? — Tu sais, je bosse sur l’affaire du découpeur. Il aurait usé de ses couteaux dans le Minnesota, les gars de Minneapolis semblent l’avoir serré en plus. Et tu connais le capitaine. — Il ne veut pas lâcher le morceau. — Comme tu dis, il y a de forte chance que je parte d’ici peu, faire la liaison. — Je comprends mieux. — Je te le demande en tant qu’ami, serais-tu d’accord pour me remplacer ? — … Si c’est l’ami qui parle, c’est d’accord…mais à une condition, tu te débrouilles de convaincre le boss. — Ne t’inquiète pas, je m’en occupe. Je te prépare le dossier aussi sur tout ce qu’on a. Et merci. — C’est bon arrête avec tes mercis, tu me dois un service. — Eh, Don, profites-en là-bas. — Quoi ? — Aère-toi la tête, change-toi les idées, conseil d’ami, il est gratuit celui-là. — Je vais essayer. Soudain redevenu sérieux : sympa de t’inquiéter. — Tu sais, tu es toujours là pour nous, ça serait bien que de temps en temps tu te rendes compte qu’on est là nous aussi pour toi. Tu n’es pas tout seul. — Je m’en souviendrais. » Mais au fond, il savait qu’il n’en ferait rien. Il n’était pas homme à se plaindre encore moins à s’épancher, en cela son père pouvait être fier de son œuvre. Un appel radio coupa leur petit conciliabule en lui donnant malheureusement raison : un homme gisait dans l’arrière-cour d’un restaurant.
qu'en pensez-vous, que faudrait-il que je corrige ? | |
| | | mllesarah
| Sujet: Réponse à Supersab 23/3/2010, 21:08 | |
| Bonsoir.
Au niveau de votre texte, tout me paraît parfait à part une chose : lorsque démarre le dialogue, le texte énoncé par le premier personnage prend un guillemet au début mais pas de cadratin.
"Si on allait à la plage. - Oui, répondit-il. - Tout de suite ? - Pourquoi pas ?"
A part ça, même si l'usage des guillemets est assez rare de nos jours (chez beaucoup d'éditeurs, on ne trouve que des cadratins), la typo des incises me paraît parfaite.
Sarah | |
| | | Supersab
| Sujet: Re: La typographie du dialogue 23/3/2010, 21:24 | |
| Merci mllesarah pour votre réponse.
J'avais peur que de ne pas mettre d'incise de narration du style: demanda-t-il, repondit-il, dit-il et cie, enlève tout crédit à mon dialogue et qu'il ne ressemble qu'à une succession de tirade sans amplitude.
Merci pour la précision sur le guillemet sans le quadratin au début du dialogue, je ne savais pas. | |
| | | mllesarah
| Sujet: Re: La typographie du dialogue 23/3/2010, 22:26 | |
| Rebonsoir,
Je ne pense pas qu'il soit nécessaire dans ce texte de multiplier les incises.
Il est important de mettre de telles annotations de temps à autres, pour que le lecteur sache qui parle. Surtout lorsqu'il y a plus de deux personnages. Ou que le dialogue est très long.
Tout dépend aussi du style du dialogue ; lorsqu'il est facile de distinguer les personnages, une incise peut être mise pour aérer le texte et couper l'enchaînement des questions/réponses.
En somme, une petite incise de temps en temps, c'est comme de respirer, ça ne peut pas faire de mal ! Mais point trop n'en faut.
Le mieux, c'est de laisser reposer le texte, et de le relire dans quelques jours, à voix haute. Vous verrez aussitôt s'il est facile ou non de déterminer qui parle. Au moindre doute, à la moindre accroche, insérez une incise.
Au niveau de la typo, on trouve de tout. Dans les livres où les dialogues suivent la règle des guillemets/quadratins, souvent, les incises sont incluses dans le dialogue (et donc, on ne ferme pas les guillemets à chacune d'elles). Et dans de très rares cas, on les place à l'extérieur.
Pour le lecteur, je trouve cette succession de signes assez pénible. Et pour l'auteur, elle représente un véritable casse-tête. Exemple, les livres de W.R Wingfiled, chez les éditions de l'Aube.
Tout dépend du type d'ouvrage et du type d'éditeur visé. Personnellement, pour les romans style policiers dont je m'occupe, je conseille soit le seul quadratin, soit l'inclusion des incises dans les guillemets.
Mais d'autres peut-être ne partageront pas cet avis ! Dans tous les cas, bon courage pour la suite ! Bien à vous, Sarah | |
| | | Supersab
| Sujet: Re: La typographie du dialogue 24/3/2010, 15:43 | |
| je vous remercie pour toutes ces précisions.
Pour ce qui est du "dosage" des incises, j'ai bien conscience qu'il n'y a pas de recette miracle. Je vais y aller au feeling et tenter d'atteindre le juste équilibre. | |
| | | Supersab
| Sujet: Re: La typographie du dialogue 31/5/2010, 11:41 | |
| j'aimerais des précisions concernant le cadratin. cas de figure 1: "1 parle - 2 parle - 1 répond - 2 enchaine" il ne faut pas mettre de cadratin à la première réplique c'est bien ça ? mais comment on fait quand un personnage dit une phrase mais que ses paroles sont glissées entre deux paragraphes narratifs ? cas de figure 2: bla bla "- 1 parle" --> faut-il mettre un cadratin ? si oui avant ou après le guillemet ?bla bla "- 2 répond" --> faut-il mettre un cadratin ? si oui avant ou après le guillemet ?bla bla "1 parle - 2 parle - 1 répond - 2 enchaine" j'espère que je me suis bien exprimée voici un extrait de mon texte où je recontre ce soucis - Spoiler:
A cette heure tardive, les locaux étaient vides. Malgré sa fatigue, il préféra l’escalier à l’ascenseur. Ses pas résonnaient assez sinistrement à chaque marche. Il toqua puis pénétra dans la salle indiquée. Il se présenta par automatisme.
— « Bonsoir, je suis Gabriel. Je vous apporte votre commande du Thobby. » est-ce correct comme ça ou il faut mettre « Bonsoir, je suis Gabriel. Je vous apporte votre commande du Thobby. » ou « — Bonsoir, je suis Gabriel. Je vous apporte votre commande du Thobby. »
Son regard s’ancra alors dans celui de son client. A ce moment là, il eut le choc de sa vie. Son sang se glaça, se retirant de son visage et se figeant dans ses membres. Il était incapable de faire quoi que soit tant la surprise était grande.
Se tenait debout devant lui, Duncan Pritchett. Plus de dix ans qu’il ne l’avait pas vu et pourtant, il l’avait reconnu avec une terrifiante certitude. L’adolescent qui lui arrivait à l’épaule était devenu cet homme à la carrure impressionnante. Niveau taille, il l’avait rattrapé et le dépassait même de plusieurs centimètres. Ses traits s’étaient affirmés, mâchoire carrée, nez fin et droit, et ses yeux : deux perles de glace qui le dardaient, insondables.
Un frisson le parcourut de la tête aux pieds, son corps réagissait à la violence des souvenirs que cette rencontre exhumait des tréfonds de sa mémoire. Son trouble ne pouvait pas avoir échappé à son vis-à-vis. Au prix d’un intense effort, il s’avança pour déposer les mets empaquetés sur le bureau qui les séparait.
— « Seize euros, s’il vous plait. »
Sa voix n’avait pas tremblé mais elle trahissait la tension qui l’habitait. L’avocat se rassit. Il sortit un billet de vingt euros de son portefeuille et lui tendit sans décocher le moindre mot. Alors qu’il s’apprêtait à l’encaisser, Duncan lâcha l’argent pour lui saisir le poignet. Il serra sa prise autant qu’il le put.
« Quelle joie de te retrouver Gabriel. Vu ta réaction, toi non plus, tu ne m’as pas oublié, énonça-t-il calmement, sa remarque en totale contradiction avec la force qu’il mettait pour le retenir prisonnier. — Dun’ lâche moi, tu me fais mal. — Je t’interdis de m’appeler comme ça lui ordonna-t-il. Dun’ est mort, tu l’as tué. »
Face à ces signaux contradictoires, l’effet de surprise aidant, Gabriel ne sut que répondre, appréhendant déjà le danger de ces retrouvailles.
« Quoi, c’est tout !? Je suis déçu ! Renchérit Duncan, conscient de sa supériorité. — Qu’est-ce que tu veux ? — Te faire payer mon cher, déclara-t-il, le fixant sans sourciller. »
Le livreur saisit l’allusion, sans qu’il n’ait besoin d’aucune autre précision. Par un coup du sort, son monde venait de basculer.
merci d'avance pour vos lumières | |
| | | mllesarah
| Sujet: Re: La typographie du dialogue 31/5/2010, 13:07 | |
| Bonjour,
Alors, je dirais qu'il faut savoir dans quel cadre on se place.
En principe, écrire un dialogue en cadratins sans utiliser les guillemets n'est pas la présentation correcte.
Et de ce fait, la logique voudrait qu'on mette : guillemet d'ouverture avant la première phrase du dialogue (sans cadratin), puis cadratins aux phrases suivantes du dialogue. Avec fermeture par un guillemet "fermé".
Ex : La mer est bleue. "Tiens, bonjour... - Comment allez-vous ? - Très bien merci..."
A noter que si le dialogue est coupé par, par exemple, une description, il faut "fermer" la dernière phrase du dialogue avec un guillemet "fermé", et ouvrir l'autre partie du dialogue avec un guillemet "ouvert".
Ex : La mer est bleue. "Tiens, bonjour... - Comment allez-vous ?" En disant cela, la jeune femme tourna sa tête à droite. "Très bien merci."
En revanche, il faut préciser qu'aujourd'hui, la plupart des éditeurs/auteurs adoptent le seul cadratin, sans plus se préoccuper des guillemets.
De ce fait, peut importe que la phrase soit coupée, que le personnage parle deux fois de suite après interruption (ou autre), il a seulement des cadratins, que des cadratins et juste des cadratins.
J'espère avoir répondu à la question, Bien à vous, Sarah | |
| | | Supersab
| Sujet: Re: La typographie du dialogue 31/5/2010, 15:30 | |
| Merci pour votre réponse. et comme j'y tiens à mes guillemets je vais les laisser. | |
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| Sujet: Re: La typographie du dialogue | |
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