Selene Crescent.
Auteur de «Premier chapitre », une nouvelle du recueil « La Rentrée ».
* Comment êtes-vous venu au yaoi ? Quelle est votre vision de ce genre si particulier ? Avec les manga qu'une amie me prêtait. Au départ, pour moi, c'était juste un style un peu à part, je ne connaissais que quelques titres. Mais au fur et à mesure des découvertes, j'ai vu qu'il y avait un univers derrière ce genre et surtout qu'il me plaisait de plus en plus.
J'ai une vision très personnelle du Boy's Love. D'un côté, et je pense que ça se voit, j'aime beaucoup. On peut exploiter beaucoup de choses. Mais d'un autre, c'est un genre qui peut très vite tourner en rond, reprendre les mêmes schémas, encore et encore. Il faut juste trouver ce qui nous plaît le plus.
* Quelles sont vos influences artistiques, vos sources d'inspiration ?
La musique joue un rôle important, même si je n'irais pas jusqu'à dire qu'elle m'inspire à proprement dit. Après, c'est tout un mélange : ce qu'on entend, ce qu'on voit, ce qu'on lit, etc. J'évite en général de me baser sur le style d'un auteur que j'aime, j'essaie de développer mon propre style.
* Quels sont vos supports préférés pour vos créations (roman, nouvelle, scénario) ?
J'aime le roman. Il me permet de développer tout ce que je veux, montrer tout ce que je veux montrer. La nouvelle est un support intéressant, mais c'est un exercice plus compliqué qu'on pourrait le croire. Pour le moment, le roman reste ce que je préfère. Côté scénario, je m'y suis essayée, mais c'est un support beaucoup plus technique. On verra, si à l'avenir je me lance sur un projet de ce type...
* Avez-vous fait des études de lettres ?
Non. Parce que étrangement, ça ne m'intéresse pas plus que ça. J'aime la langue française, j'aime qu'on la respecte, aussi complexe qu'elle soit. J'aime qu'on fasse de notre mieux pour l'écrire comme il se doit. Avoir quelques connaissances en littérature aussi est important, mais... ça ne m'intéresse pas. Les grands auteurs classiques ne m'intéressent pas. Je pense qu'il y a tellement d'auteurs à découvrir que s'arrêter continuellement sur les mêmes devient lassant.
* Depuis quand écrivez-vous ? Comment travaillez-vous ?
Je sais que toute petite, j'écrivais déjà. Je montais même mes propres livres, arrachant les pages de cahier pour les relier en les cousant (oui, oui, avec du fil et une aiguille). Après, j'écrivais sur les pages. Ensuite, au collège et lycée, j'ai été très attirée par tout ce qui était rédaction. Au lycée, j'écrivais pour des amis, des poèmes mielleux qui alimenteraient très bien un feu de cheminée mais... il faut assumer ce qu'on a fait ! Et enfin, la révélation. En dernière année de lycée, j'ai "recommencé" à écrire. D'abord pour moi puis à la fac, j'ai fait connaître ce que j'ai fait à des amis. Et voilà aujourd'hui où j'en suis !
Comment je travaille ? C'est variable, tout dépend de l'histoire. Je peux me plonger totalement dans une histoire et ses personnages, mais je peux aussi écrire petit à petit, en laissant à mon imagination le temps de développer ce qu'il va arriver. Mais le plus souvent, beaucoup de choses affluent et j'aimerais vraiment pouvoir écrire aussi vite que mes pensées !
* Que vous procure le fait d'écrire ?
Mm... C'est très complexe.Ca me procure du bien, c'est certain. Je relâche une pression quand j'écris, je vide ma tête de tout ce que j'ai pour laisser la place à une foule d'autres choses.
Parfois ça fait aussi du mal d'écrire, tout dépend du sujet, de notre implication personnelle aussi.
* Comment est née l'histoire publiée par les Editions Muffins, ses personnages…
Le thème de la librairie est ce qui m'est venu en premier à l’esprit en pensant au sujet « la rentrée » ! Je l'ai donc gardé et j'ai essayé de faire quelque chose avec. Je ne voulais pas que les personnages soient trop jeunes, je voulais absolument éviter tout milieu proprement scolaire. J'ai choisi de faire quelque chose de léger, car j'ai beaucoup de mal à faire court. Alors pour éviter de me lancer dans une histoire que je n'aurais pas su finir sans en faire un roman, les personnages tout comme l'histoire sont simples. On suit un moment de la vie de quelqu'un, tout simplement. Pas de rivières de larmes, pas de sang à profusion, pas de mystères impénétrables. Juste une histoire de tous les jours !
* Pourquoi ce titre ?
C’est en rapport avec la librairie, donc les livres, et le fait qu'une rencontre est toujours le premier chapitre d'une histoire.
* Avez-vous rencontré des difficultés dans vos démarches auprès des éditeurs ?
Les Editions Muffins étaient ma première tentative d'édition !
* Qu'est-ce qui vous a conduit à travailler avec les Editions Muffins ? Quelle est votre vision sur la maison d'édition ?
Eh bien tout d'abord pour le thème de la maison d'édition. Le boy's love est encore méconnu en France, et même si nous avons des romans gaies, la différence entre le boy's love et la littérature homosexuelle est grande. Ensuite, c'était une "consoeur" qui lançait ce projet, il fallait donc le soutenir !
Ma vision des Editions Muffins est assez neutre, bien que plutôt enthousiaste. Disons que c'est un beau projet, qui répond à une certaine demande. Reste à voir ce que cela va donner par le futur, comme beaucoup de projets. Souhaitons-lui longue vie !
* Avez-vous d'autres ouvrages en cours, sous le clavier ou le crayon ? Avez-vous un scoop à nous confier sur votre prochain roman ?
J'ai toujours des ouvrages en cours ! Mon prochain roman ? Il n'est pas pour tout de suite. A moins qu'une idée fasse soudainement irruption dans ma tête ! J'aimerais dans un premier temps finir tout ce que j'ai en cours et pour mes projets de roman (car oui, il y en a !), ils viendront après. Mon seul scoop du moment est la nouvelle que j'ai écrite pour un fanzine à l'occasion de la Japan Expo !
* Que peut-on vous souhaiter pour l'avenir ?
De réussir dans ce que j'entreprends ? Dans un avenir proche, faire éditer mon roman « Comme un Jour d'Hiver » serait fantastique. Editer un premier roman serait un rêve réalisé.
* Pourquoi avoir pris un pseudo ? Et pourquoi celui-ci ?
Ce n'est pas que je déteste mon nom d'origine, mais j'ai préféré choisir un pseudo pour m'identifier personnellement. Pourquoi celui-ci ? Parce que je suis amoureuse de la Lune !
* Où les lecteurs pourront-ils vous rencontrer prochainement ?
Je tiendrai un stand avec deux amies à l'occasion de la Japan Expo. Le stand s'appelle « Orange Amnésik », comme le nom du fanzine. Ceux qui veulent pourront venir m'y voir ! (stand DK20) Ce sera même avec plaisir !
* Tenez-vous un blog/site perso ?
Pour ne citer que le site en rapport avec mes écrits : http://www.tsuki-no-kakyoku.cjb.net
Sinon, j'ai un portail, http://www.lesjardinsdelalune.net